UNE VISITE AU MUSEUM ET AU JARDIN DES PLANTES

sous la conduite éclairée de Didier Merle, Maître de Conférences du Muséum

Au début était le Jardin du Roy...

1626 - Fondation par Louis XIII (édit du Parlement du 6 juillet) du Jardin des Plantes médicinales dans un des faubourgs de Paris.

1635 - Acquisition des terrains de la propriété Voisin pour l'établissement du Jardin des Plantes médicinales. Nomination de GUY DE LA BROSSE comme Intendant. L'emplacement principal se situe dans le grand labyrinthe où était cultivée la vigne.

1640 - Ouverture du Jardin Royal des plantes médicinales. En 1641, on cultivait env. 2300 plantes.

1652 - Premiers cours de Chimie donnés par ANTOINE VALLOT, donnant naissance à la future chaire de Chimie.

1681 - Première dissection d'un éléphant au Jardin des Plantes. Développement de l'anatomie comparée.

1714 - Construction sur la pente du Labyrinthe d'une serre tropicale pour abriter les pieds de Caféiers. Un pied remis par BERNARD DE JUSSIEU à l'enseigne de vaisseau DECLIEUX sera transporté à la Martinique et sera à l'origine de tous les caféiers des Antilles.

1729 - Par un arrêt de Louis XV, le Jardin du Roy et le Droguier prennent le nom de Cabinet d'Histoire naturelle.

1739-1788 - L'heure de gloire du Jardin du Roy ou l'influence de BUFFON : construction du grand Amphithéâtre, acquisition de nouveaux terrains et développement de la Zoologie.

Puis, le Muséum national d'Histoire naturelle est créé...

1793 - Décret LAKANAL (sous la Convention) instituant le Muséum national d'Histoire naturelle dirigé par une assemblée de professeurs.

Dans les quarante premières années du XIXème siècle, rayonnement de l'enseignement et de la recherche : GEOFFROY ST-HILAIRE, père de l'embryologie ; CUVIER, créateur de l'anatomie comparée, HAÜY, fondateur de la cristallographie et LAMARCK, célèbre auteur de la théorie de l'évolution.

1889 - Inauguration de la Galerie de Zoologie pour l'exposition universelle. Tenue du premier congrès international de Zoologie.

1892-1898 - Construction de la Galerie d'Anatomie comparée et de Paléontologie.

1907 - Autonomie financière du Muséum sous le contrôle du ministère de l'Education nationale.

UN BREF HISTORIQUE

La butte du Labyrinthe et le Belvédère

La butte du labyrinthe correspond à l'un des premiers terrains acquis pour la fondation du Jardin des Plantes. Elle ne constitue pas un relief naturel mais a été érigée au XVIème siècle par l'accumulation des immondices des faubourgs de Paris.
Situé au somment de la butte du Labyrinthe, le Belvédère correspond à un kiosque dessiné par l'architecte EDME VERNIQUET et BUFFON. Il a été construit à l'aide une grande variété de métaux. La conception du Labyrinthe et du Belvédère fait appel à diverses symboliques empruntées à l'Antiquité (Thésée et la Gnose), au chemin initiatique des Cathédrales et à la philosophie alchimique pour ne citer qu'eux.

La maison de BUFFON et de LAMARCK.

Située dans l'emplacement actuel de la Librairie du Muséum, cette bâtisse fut le logis des deux célèbres naturalistes. Or, à l'origine la bâtisse était constituée de deux corps de bâtiments proche l'un de l'autre. Le premier corps fut occupé par BUFFON comme l'indique la plaque commémorative. La réunion des deux corps fut demandée par LAMARCK qui désirait s'installer plus confortablement. Les témoins de cette réunion s'observent encore de l'extérieur par l'alignement des fenêtres qui n'est pas le même et de l'intérieur où la transition d'un corps à l'autre se fait par un petit escalier de quelques marches.

L'observatoire des animaux microscopiques (grande rotonde).

Paradoxe à son utilisation actuelle, ce bâtiment situé dans la Ménagerie servait à l'origine d'écurie pour les grands animaux (éléphants, girafes) acquis depuis peu au Muséum d'Histoire naturelle. Les grandes ouvertures transformées en grandes baies vitrées en témoignent. L'apparition des grands animaux dans la ménagerie était un facteur de prestige pour le Muséum. Il est étonnant de constater que le dessin du bâtiment réplique la forme de la médaille de la Légion d'Honneur.

La maison de CUVIER.

La maison de CUVIER est placée près de l'ancienne galerie de zoologie et de la ménagerie. Son emplacement n'est pas anodin et témoigne d'un effort de rationalisation du travail. Les animaux décédant dans la ménagerie pouvaient en effet être disséqués en public (cours d'anatomie) dans l'amphithéâtre Rouelle, puis déposés dans la galerie de zoologie où ils pouvaient être naturalisés. C'est aussi dans ce bâtiment que le physicien HENRY BECQUEREL découvrit la radioactivité naturelle.

La statuaire.

Le jardin et les bâtiments sont ornés d'une riche statuaire représentant les personnages célèbres du Muséum. On y trouve des hommages à BUFFON (1707-1788), CUVIER (1769-1832), GUY DE LA BROSSE (1586-1641), BERNARDIN DE SAINT PIERRE (1737-1814), l'abbé HAÜY (1743-1822), ALCIDE D'ORBIGNY (1802-1857) et LAMARCK (1744-1829). Une image touchante de la vie de LAMARCK est ainsi donnée par un haut relief du sculpteur Fagel (1909). Elle nous montre Lamarck vieux. Il est en compagnie de sa fille qui lui dit " la postérité vous admirera, elle vous vengera mon père ". Une phrase qui résume l'âpreté des débats qui alimenta la naissance de la Théorie de l'évolution.

Historique de la Chaire de Paléontologie

La chaire de Paléontologie a été créée en 1853, par la transformation de la chaire de Botanique à la campagne. Elle fut créée pour le célèbre voyageur naturaliste ALCIDE D'ORBIGNY, mais, au début, n'avait aucune installation. D'ORBIGNY possédait d'importantes collections d'Invertébrés fossiles qui furent par la suite achetées par l'Etat et qui sont actuellement conservées dans une salle de la galerie de Paléontologie. GAUDRY, le beau-frère de D'ORBIGNY, obtint en 1879 que les vertébrés fossiles appartenant à la chaire d'Anatomie comparée soient transférée en Paléontologie. C'est ainsi que les premières les collections de paléontologie furent constituées.

Création de la galerie de Paléontologie

En 1892, l'Assemblée des professeurs décida de demander la construction de nouvelles galeries de Paléontologie, dignes des collections que possédait le Muséum. Elles furent inaugurées le 21 juillet 1898.

L'évolution des vertébrés

On doit à GAUDRY, l'alignement évolutionniste des vertébrés, les poissons étant présenté en premier, suivis des reptiles, puis des mammifères et des hominidés. Cet alignement fut le premier en France et témoigne de la pénétration des idées évolutionnistes au Muséum, alors que la génération précédente était encore largement fixiste. Intercalées entre les vertébrés se trouvaient les vitrines d'invertébrés. Au second étage, se trouvait la collection d'anthropologie qui n'était pas destinée à la visite.

L'arrivée des grands dinosaures

Les grands squelettes de dinosaures, qui participent à l'attrait de la galerie de Paléontologie, ne proviennent pas de France, mais d'Amérique. C'est grâce au mécène ANDREW CARNEGIE qui en fit faire des répliques qu'il donna aux grands musées d'Europe (Londres, Berlin, Bologne, Vienne…) que ces grands squelettes furent exposés au Muséum de Paris. Le plus impressionnant est celui du Diplodocus carnegiei. Une foule de parisiens s'y pressa aussitôt et le premier dimanche suivant l'inauguration (15 juin 1908) 11.000 visiteurs furent comptés.
Anecdote : à la fin du montage du Diplodocus, un faste dîner paléontologique fut servi au pied même du squelette.

Réaménagements de la galerie

La configuration initiale de la galerie fut modifiée dans les années 1960, date à laquelle les collections d'anthropologie furent transférer au Musée de l'Homme (Trocadéro). Ce transfert libéra la place au second étage de la galerie qui est maintenant exclusivement réservé à l'exposition des Invertébrés.

 

Texte de Didier Merle, MNHN

 

 

 

 

 

 

 

 

VISITE DU JARDIN DES PLANTES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VISITE DE LA GALERIE DE PALEONTOLOGIE